Amani Itakuya #12: La consolidation de la paix dans un contexte fragile

La consolidation de la paix dans un contexte fragile

Bulambo Mulonda

 

L’insécurité grandissante qui sévit à l’Est de la RD Congo serait le résultat d’une sous gouvernance et de l’absence de l’autorité de l’Etat dans certains recoins et régions surtout enclavés où les infrastructures communautaires de base sont quasi inexistantes et aussi la présence des gisements miniers constituant des bases arrières aux groupes armés occasionnant des exploitations illicites et par voie de conséquence la sous administration du secteur minier, foncier, etc. 

La restauration  et la consolidation d’une paix durable est strictement un processus, une véritable dynamique inclusive nécessitant des efforts du gouvernement légitime, des organisations de la société civile, des Agences de coopération, des organismes internationaux œuvrant pour la consolidation de la paix et de la bonne gouvernance dans un contexte post-conflits, etc.

Cependant, la restauration de l’autorité de l’Etat en tant qu’une nécessité impérieuse devra tenir compte de l’implication des parties prenantes à travers le développement sectoriel ci-après :

  1. Bonne gouvernance du secteur minier : Il s’agit ici de mener des recherches/études sur l’assurance, le surendettement et micro crédits facilités par des entreprises accréditées par l’Etat Congolais afin d’éradiquer certains phénomènes sociaux empiétant les droits de l’homme (esclavage pour dette, travail forcé, exploitation sexuel dans les zones minières, etc.);
  2. Restauration de la justice : Il s’agit de mettre en place des institutions publiques en charge de règlement des conflits du secteur minier artisanal et de former des OPJ privés ou issus des organisations de la société civile pour des règlements à l’amiable ;
  3. Désarmement communautaire : Il s’agit ici de mener des études, des enquêtes sur les possibilités de mettre sur pied un programme de désarmement communautaire dans les collectivités affectées par des conflits armés. Ces conflits étant souvent liés à des intérêts économiques confrontés à des dispositions ethniques, linguistiques ou culturelles trouveraient des solutions plus durables au travers la mise en place des barza intra- et intercommunautaires, une manière de consolider la cohésion sociale et la paix ;
  4. Réinsertion et réintégration  socio économique des ex combattants démobilisés : Il s’agit de mettre en place d’autres projets intégrateurs facilités par la mise en place de micros institutions financières dans leur milieu vital et, en complétant ceux financés par la Banque mondiale où les aspects d’accompagnement judiciaire des ex combattants n’ont retenu aucune attention. Certaines frustrations dont les ex combattants sont souvent en proie les conduiraient à des mouvements cycliques d’intégration  dans des groupes armés en activités à l’Est du Pays ;
  5. Aménagement ou réhabilitation des infrastructures communautaire de base : Il s’agit ici d’aménager ou de réhabiliter des routes de desserte agricole, des marchés pour des échanges économiques, des micros centrales hydro électriques pour l’amélioration des conditions socio économiques. L’implication des autorités coutumières locales comme leitmotiv des actions communautaires est aussi capitale.

Une fois tous ces domaines sectoriels développés, l’Est  du Pays pourra alors bénéficier d’une paix durable et il y aura lieu d’affirmer que « Amani Itakuya ».

 

Bulambo Mulonda est directeur de l’ONG « Pain aux Indigents et Appui à l’Auto-Promotion (PIAP) » œuvrant dans l’appui à la réintégration des combattants démobilisés dans le territoire de Mwenga, Sud-Kivu.

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