Amani Itakuya #25: Et si on faisait fin à la communauté internationale?

Et si on faisait fin à la communauté internationale? 

Arsene Tungali

 

Je me suis posée cette question à plusieurs reprises mais je n’y ai jamais réfléchi sérieusement avant aujourd’hui. La communauté internationale je la prends comme étant toute autre chose que le Congo et le Congolais, vivant sur notre sol ou à l’extérieur.

Depuis longtemps, nous avons comme l’impression que les autres pays, réunis (avec nous ou pas) dans un quelconque groupe ou individuellement, se sont introduits en éléments de trop dans les affaires qui concernent directement et exclusivement le peuple congolais. Le comble est que personne ne se préoccupe à demander à celui-ci (le Congolais) son avis ou ce qu’il en pense.

Si on m’aurait posé la question, tout ce que je dirai se résume en ceci : « Nous avons besoin de la paix, rien que la paix. Que chacun s’occupe de ses oignons et qu’ils (les non-congolais) nous laissent nous occuper de nos problèmes car nous les maitrisons plus que quiconque. Nous reviendrons vers eux en cas de besoin. »

Il m’arrive de penser que les politiciens congolais se retrouvent des fois face à des documents qu’ils ont signés, certains l’ayant fait sans trop penser à l’avenir, à ce que cela aurait comme implication dans l’avenir. Certains de ces accords, traités ou pactes signés dans le temps ont eu des bons résultats, on ne peut le nier, mais les autres se sont révélés en une corde sur le coup des politiciens congolais et la conséquence, ce que le pauvre peuple en paie les frais aujourd’hui.

A mon avis, le seul ‘avantage’ de la communauté internationale est qu’elle nous sert de garde-fou pour que nos dirigeants ne nous nuisent pas, que ceux-ci se retrouvent un tout petit redevable eux aussi à quelqu’un lorsqu’ils ont tendance à avaler l’autorité du peuple, leur électorat. C’est le cas de la CPI qui nous aide à prendre en charge les faux leaders qui ont franchi les limites, jusqu’à nuire sérieusement au peuple. Néanmoins, la CPI ayant ses propres erreurs.

La question des rebelles à l’Est

Le Congo a connu plusieurs rebellions ou groupes rebelles, de toutes les couleurs, de tous les types, chacun ayant ses débuts qui lui sont originaux, ses motivations et ses fins. Ils naissent du jour au lendemain et la plupart de ceux opérant aujourd’hui sont des répétitions ou des petits fils de ceux qui les ont précédés. Ceux-ci, ayant eux atteint leur objectif, l’intégration dans les instances gouvernementales et dans l’armée nationale, pour ne citer que celles-ci.

Je me dis, avec la possibilité d’être contredit, que le gouvernement congolais se retrouve obligé à faire cela suite à la pression de la communauté internationale qui a été sollicité par le premier à servir de médiateur, de facilitateur ou tout autre terme qui signifie la même chose. Et pour quels résultats à la longue ? Juste un cycle infernal qui est loin de prendre fin si rien n’est fait par une nouvelle classe politique congolaise qui doit arriver, de je ne sais où !

La seule option que le peuple congolais (je parle de ceux qui n’appartiennent pas à la classe dirigeante actuelle) peut proposer est celle de traquer sans pitié tous les rebelles et groupes armés qui sèment la terreur dans la partie Est du pays. Si cette possibilité aurait été utilisée bien avant, la solution serait déjà trouvée et le peuple congolais serait déjà en paix.

Les groupes armés ne cessent de naitre tout simplement parce la communauté internationale donne son point de vue qui a toujours été contraire à la volonté du peuple congolais. La MONUSCO qui représente l’ONU en RDC a toujours privilégié l’option politique, le dialogue avec les groupes rebelles, ce qui n’a abouti à rien jusque-là.

Les récents développements de l’actualité me donnent raison. La traque du M23 a donné des bons résultats et tout le monde a été fier des FARDC. Des mots d’encouragement ont fusé de partout dans le pays comme à l’extérieur pour féliciter et encourager l’action conjointe entre les FARDC et les forces de l’ONU sur le terrain. La même option devra être utilisée pour arriver à déloger les autres groupes qui sont dans les autres parties de la RDC. Qu’ils soient d’origine congolaise ou pas, tous les groupes armes doivent être traqués jusqu’à la fin.

Mon rêve

Je rêve d’un Congo fort, uni et indépendant sur tous les plans;

Je rêve d’un Congo où les dirigeants se préoccupent uniquement des doléances du peuple et qui en tiennent compte sans distinction aucune ;

Je rêve d’un Congo qui vit en bon terme avec ses voisins, établissant des relations de partenariat afin de bénéficier les uns et des autres ;

Je rêve d’un Congo où ces partenaires se contentent de ce que nous leur offrons et qui ne cherchent pas à s’offrir plus sans notre accord ;

Je rêve d’un Congo où tout congolais pourra jouir du potentiel de son pays, en jouir en un digne fils de la nation sans remords mais avec joie ;

Je rêve d’un Congo où la communauté internationale joue son rôle et laisse une grande marge aux dirigeants congolais de travailler pour le bien de leurs électeurs et de n’intervenir qu’en cas de violations graves.

Un tel Congo, une telle République Démocratique du Congo est possible. Il suffit d’y croire et de travailler pour y arriver. Je vivrai dans un tel pays et je raconterai à mes enfants et petits-enfants, réunis autour d’un café, ce à quoi a ressemblé ce pays, comme étant l’une des parties sombres de notre histoire, car tout aura changé pour le meilleur.

  

Arsene Tungali est président de l’organisation RUDI International à Goma. Il tweete sur www.twitter.com/arsenebaguma et www.twitter.com/rudiintl.

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