AIII #9: Non aux kidnappings et tueries en répétition causé par les rebelles ougandais des ADF

Non aux kidnappings et tueries en répétition causé par les rebelles ougandais des ADF : Protectrices et sources de la vie, les femmes du Nord-Kivu se disent avoir marre de la guerre.

(photo par l’auteur)

Dieudonné Mango

Plusieurs femmes de Beni en province du Nord-Kivu se sont réveillées en colère en descendant dans la rue pour une marche de colère contre le kidnapping et les tueries en répétition causée par des rebelles. Jusqu’au coucher du soleil, les femmes congolaises affichent leur mécontentement pour des attaques en répétition, arrivé à 30 personnes tués dans moins de deux semaines. Près de 120 habitants ont été attaqués et tués dans les environs de la ville de Béni dans moins d’un mois presque répétitifs au cours d’une année qui endeuille toute la République démocratique du Congo (RDC). Parmi les dizaines de blessés, certains présentent de graves blessures suivant à des tentatives de décapitation ou de démembrement à l’arme blanche. Une peur proche de la psychose s’est emparée des habitants des quartiers et villages avoisinants. Dans ces attaques indiscriminées la plupart des victimes sont des femmes et des enfants. La vie et la dignité des personnes civiles doivent pourtant être respectées.

Des milliers de familles partent de chez elles pour trouver refuge dans des centres urbains comme Béni, ou en province Orientale plus au nord. Ces personnes sont pour la plupart hébergées par des familles d’accueil. D’autres logent dans des églises ou des écoles qui pourtant pas pour longtemps vue la continuité des études des enfants pourra frapper la conscience de ces déplacées de laisser la place aux élèves. Si la solidarité est très forte dans la région, l’accueil des déplacés représente un poids additionnel pour les familles hôtes. Mais comme les attaques ont surtout lieu la nuit, certaines personnes déplacées peuvent travailler dans leurs champs durant la journée et ainsi rapporter de quoi nourrir une partie de la famille.

Dans les temps, plusieurs questions sur le processus de la paix étaient une affaire d’hommes qui pouvaient prendre les armes lourdes pour se battre car, disait-on, qui veut la paix doit préparer la guerre. La femme a été mise à part alors que, dans un Congo en guerre depuis plus de vingt ans, c’est cette femme qui est la première victime car subissant d’une façon ou d’une autre les conséquences de ces guerres à répétition : la femme s’est trouvée violée, veuve, elle a perdu ses enfants qui sont soit soldats militaires au front soit enfants soldats.

Elle est longtemps restée dans le silence mais aujourd’hui elle a délié sa langue : « On en a marre ». Très déterminées, elles ont brisé la peur. « Nous aimons la paix, nous aimons la paix ! » C’est devenu un refrain pour ces femmes qui combattent les ennemis de la paix ; non pas directement en prenant des armes et aller au front mais plutôt prendre le risque d’aller jusqu’au champ de batail soutenir les FARDC en leur apportant de l’eau à boire. Avec l’insécurité, la famine s’est installée dans toute la ville et le système export-import du pays est paralysé. Avec l’interdépendance alimentaire plusieurs ONGs intervenant dans ce cadre manifestent souvent leur existence dans la région en période de guerre. Selon les déplaces, «  le gouvernement est incapable de subvenir aux besoins ; ils sont obligés de recourir a des ONGs humanitaire, et souvent ces organisations imposent leurs actions d’intervention.

Au courant d’une cérémonie d’obsèques au 8  Mars 2015, toutes les activités sont restées paralysées afin de dénoncer cette recrudescence de l’insécurité dans la région de Beni. Gilbert Kambale, le président de la  société civile de Beni revient sur les faits : « Les  habitants de ces deux localités, apeurées, vident souvent leurs villages pour se mettre à l’abri de ce genre d’attaque. Certaines mesures sécuritaires ont été prises notamment, le déploiement des militaires FARDC dans cette zone mais cela n’est pas toujours efficace car le nombre de soldats déployés est limité. La société civile parle à nos autorités car nous manquons ou aller et quoi faire. »

Les camps de refugiés reflètent cette misère mais malgré cela, ses habitants arrivent toujours laisser échapper un sourire de leurs lèvres. Ils ont développés entre eux certaines activités qui leurs permettent de se divertir et de se rapprocher d’avantage. « Nous sommes tous déplacés, nous sommes appelés à cohabiter pacifiquement malgré la diversité ethnique et tribale. C’est la même souffrance qui nous unit, les problèmes sont multiples surtout quand on rêve de ses champs et maisons, mains quand nous retrouvons ensembles à ce jeu de carte nous nous sentons détendus » avoue maman Clarisse une femme déplacé de guerre et fuyant des exactions des rebelles a Beni au Nord-Kivu. « Venir ici prèt de vous est une occasion pour moi de rencontrer les amis et de m’épanouir, moi je suis Hutu, mon frère est Hunde, nous sommes avec les Tutsi, Lega, Songe ; nous n’avons plus raison de nous battre, nous nous aimons et vivons comme si nous étions une seule tribu » explique toujours l’une des femmes.

 

Dieudonné Mango est un journaliste et photographe freelance qui a travaillé entre autres avec France24, Congo24, RNW, télégramme du Congo et autres. Il est détenteur d’une licence en communication à l’université de Goma, munie de plusieurs brevet et certificats de formation et fut rédacteur Radio Télévision Graben et à HOPE CHANNEL.

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