Amani Itakuya #3: En finir avec les FDLR, un pas vers la consolidation de la paix dans l’est de la RDC

En finir avec les FDLR, un pas vers la consolidation de la paix dans l’est de la RDC
Passy Mubalama
La question de la consolidation de la paix dans l’est de la RDC reste encore une question épineuse tant pour la communauté internationale que pour la République Démocratique du Congo.
Après deux décennies de guerre et de conflits armés qui ont caractérisées la région dans l’est du Congo, parler d’une consolidation de la paix est encore utopique en ce jour tant qu’il est encore difficile d’identifier la cause et l’origine de tous ces conflits dans la région.
La résurgence des groupes armés rebelles d’autodéfense populaire, à connotation ethnique et même des groupes étrangers sur le sol congolais constitue un frein majeur à l’instauration de la paix au Congo.
1994 est resté une année mémorable pour les congolais. Cette année qui marque l’entrée massive des réfugiés rwandais sur le sol congolais lors du génocide au Rwanda a été le début d’un nouvel air de l’histoire et marque encore le début d’un calvaire pour les congolais. Malgré que les hommes politiques ont du mal à l’admettre, entrée au Congo de ces réfugiés dont la majorité étaient armés a été le début de l’instabilité et de l’insécurité qui caractérisent aujourd’hui la région. Jusqu’à ce jour, la population congolaise continue à payer les frais de sa loyauté pour avoir accueillie ces peuples sur son sol même si la communauté internationale, le haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le UNHCR, ainsi que le gouvernement congolais se rejettent la responsabilité quant à l’arrivée de ces hommes armés.
De questions se posent : Est-ce que l’entrée de ces refugiés au Congo a était un plan pour déstabiliser le Congo ou simplement un plan de balkanisation?
Certains de ces refugiés qui étaient armés, se sont constitués en Forces Démocratique pour la Libération du Rwanda (FDLR), une force qui s’interpose au régime de Paul Kagame. Ces rebelles rwandais ont commis de nombreuses exactions, ont commis des crimes des guerres et crimes contre l’humanité dans certaines régions de l’est de la RDC où ils se sont installés. L’installation de ces rebelles a incité la création des groupes d’autodéfense populaires pour défendre leurs communautés contre l’attaque des FDLR. Ainsi, de nombreux groupes ont été crées pour revendiquer la même cause et aujourd’hui à l’est de la RDC on compte pas moins de vingt groupes armés rebelles tels que les Mai Mai, les Raiya Mutomboki, les Nyatura. A ceci s’ajoutent des groupes armés étrangers dont les FDLR, les ADF Nalu, et le tout dernier groupe, le Mouvement du 23 mars dit M23 qui revendique le respect des accord du 23 mars de Goma et qui seraient soutenues par des pays voisins dont le Rwanda et l’Ouganda pour déstabiliser la région. Ce qui a été confirmé par les rapports des experts des Nations Unies et ainsi que ceux de Human Rights Watch.
La question de la stabilisation de l’est du Congo ainsi que les conflits armés qui existent dans la sous région de grands lacs a, à plusieurs reprises, fait objet de conférences internationales, des dialogues ainsi que la signature des accords pour la stabilisation de la région. Malheureusement, tous ces efforts à dire la paix, n’ont jamais abouti à une solution durable pour mettre fin à ces conflits. Ceci est le cas de la Conférence Nationale Souveraine, la Conférence de Goma en 2008, la Conférence Internationale pour la Région de Grands Lacs (CIRGL), l’accord cadre d’Addis Abeba, les négociations de Kampala avec les rebelles du M23, et récemment les concertations nationales à Kinshasa.
Je suis certaine que tous ces dialogues, et conférences n’ont jamais abouti puisque nous n’avons jamais relevé les vraies origines de ces conflits. Tous ceux-ci constituent un cycle qui n’aboutira jamais à une solution durable pour la consolidation de la paix au Congo : Groupe rebelles – dialogues ou négociation – intégration dans les rangs de l’armée nationale FARDC – défection – création d’un nouveau groupe rebelle etc. C’est le même cycle et la même aventure. Rien de plus.
Je crois aussi que les richesses et ressources naturelles, sol et sous sol riches, matières premières et minerais (or, diamant, cassitérite, coltan, etc.) que regorge l’est de la RDC sont convoités par les pays voisins et même par les grandes puissances dans le monde. Ce qui attire tous ces conflits au Congo.
Néanmoins les causes sont nombreuses, d’abord un manque de leadership pouvant gérer comme il le faut les richesses se trouvant au Congo mais aussi le manque d’une classe moyenne pouvant faire pression sur le gouvernement congolais et même sur la communauté internationale afin que les droits des populations soient respectés.
La solution à ces problèmes intervient à plusieurs niveaux également : La reforme de l’armée qui est censé assurer la sécurité intérieure du pays et l’intégrité territoriale, l’émergence d’une classe moyenne pouvant faire pression sur les dirigeants congolais pour que les droits de communautés soient respectés ainsi que la consolidation de l’autorité de l’état sur toute l’étendue de la RDC.
Aussi, pour espérer à la paix, la communauté internationale devra s’impliquer afin de cesser son soutien au Rwanda, car on se demande toujours d’où le Rwanda tire toutes les munitions et armements avec lesquels il soutient les conflits et les rebellions dans l’est du Congo sinon auprès des grandes puissances qui profitent de cette guerre.
Comme les Nations Unies ont par exemple exigés du Congo de se mettre sur une même table avec les rebelles du M23 pour que la paix règne en RDC, l’ONU doit exiger du Rwanda de négocier avec les FDLR afin d’éviter le pire.
Ainsi, nous pouvons un jour espérer à une paix durable dans l’est de la RDC .
Passy Mubalama est journaliste et reporter freelance, basée à Goma dans l’est de la République Démocratique du Congo. Elle blogue sur www.passymubalama.wordpress.com et tweete sur www.twitter.com/passy12.
It sounds like you are questioning the motivations of some of the international bodies and governments involved, or at least the efficacy of the processes that have been set forth thus far. What do you think is the reason for this issue? Is it just a lack of interest or do you feel there are ulterior motives behind these lackluster initiatives?