AIII #15: Le déplacement massif de la communauté Banyamulenge et l’impact négatif de l’assistance humanitaire dans cette communauté

Le déplacement massif de la communauté Banyamulenge et l’impact négatif de l’assistance humanitaire dans cette communauté
Rodrigue Rukumbuzi
Les guerres consécutives dans les pays des grands lacs et plus particulièrement la République démocratique du Congo sont devenues une occasion de déplacement en masse ou d’exil pour les personnes de la communauté de Banyamulenge des hauts plateaux des territoires d’Uvira, Fizi, Mwenga, et de Vyura dans la province du Katanga. Chaque fois quand il ya des affrontement dans l’un des territoires, par exemple dans les hauts plateaux, il ya déplacement massif de la population vers les zones sécurisées pour d’autres communautés de ces milieux ; mais les Banyamulenge se dirigent tout droit vers les camps des réfugiés, certains au Burundi, Rwanda, et d’autres en Ouganda et au Kenya.
La population de cette communauté en refuge à l’étranger, ne veut-elle pas se déplacer vers les zones encore sécurisés comme tant d’autres congolais des milieux ? Pour quoi ne pas les rapatrier pour leur réinstallation dans leurs zones résidentielles ? L’agence humanitaire chargée de leur rapatriement qui est l’UNHCR se donne corps et âme pour les enregistrer et les accompagner le plus loin vers les pays voisins. Chose étonnante, tout le monde ne parvient pas à atteindre les milieux de destination qui fait qu’un bon nombre des dits réfugies Banyamulenge s’éternise et se retrouve abandonné dans leurs camps des réfugiés à Nairobi sans rien faire et sans espoir de retourner dans leur communauté, ni d’atteindre les milieux envisagés.
Le déplacement de Banyamulenge vers les camps de refugiés à l’étranger n’est pas seulement un problème d’insécurité, plutôt un problème économique avec des intérêts bien défini. Dans ce cas nous les appelons des exilés politiques ou par d’autres appellations appropriées et non des refugiés qui désirent la protection. Il y a des camps des refugies, qui gèrent les refugiés congolais, qui aujourd’hui font leurs activités en RDC étant que refugiés et aucun effort n’est mis en place par l’UNHCR pour leur rapatriement.
Le nombre approximatif s’estime aux chiffres suivants. Dans le haut plateau d’Uvira (groupements de Bijombo et Kigoma) ; dans le haut plateau de Fizi (Minembwe et ses environs) ; dans le haut plateau d’Itombwe .Le nombre des personnes refugiés Banyamulenge varie entre 20000 et 30000, éparpillés dans 7 camps des refugiés, dont Bwagiriza, Muyinga, Musasa, Ngarama, Kibuye, Nyakivala, Icyaka, et de nombreux autres sites au Kenya.
En ce qui concerne les pays cibles de ces réfugiés Banyamulenge (Burundi, Rwanda, Ouganda, Kenya, et Tanzanie), l’ouverture de partir à l’étranger par l’UNHCR cause le dépeuplement et la pauvreté dans la communauté des Banyamulenge, ils vendent leurs biens afin de s’installer dans les camps de refugies où ils vont trainailler sans suite. Tant plus, beaucoup de réfugies Banyamulenge sensibilisent leurs frères de se rendre dans les camps des refugies pour profiter des faveurs octroyées par le HCR. Dans les camps des refugies congolais (Banyamulenge) finalement, la majorité sont des jeunes qui s’attaquent pour leur départ ailleurs. Cependant, certains refugies congolais, quittent les camps momentanément vers la RDC pour faire leurs activités (commerce et élevage).
Vu que les conflits intercommunautaires, l’existence des forces étrangères et le déplacement massif de la population des certains parts de la communauté(Banyamulenge) sont à la hausse les hauts plateaux d’Uvira, Fizi et Itombwe, il est nécessaire de mettre fin à la haine et toute discrimination infligées par certains mouvement et réintégrer la paix et la stabilité dans ces différentes zones et communautés.
Le déplacement massif de la communauté Banyamulenge persiste et est à la hausse, stimulé par le « tombola » idiome du milieu qui veut simplement dire choix multiple aux personnes chançardes pour le départ à l’étranger. Cela ne sera-t-il pas une sensibilisation de la part des initiateurs ? Cet effet suscite même les Banyamulenge résidant au Rwanda et ceux des zones hauts-plateaux d’Uvira, Fizi et Itombwe de s’y impliquer portant une couverture de Banyamulenge congolais disant qu’ils viennent tous de la RDC.
Depuis les années 1960, la communauté de Banyamulenge, était dépourvu surtout sur le plan sociale et administratif, citons politique où la grande autorité qui régnait était notable ou chef de localité qui maitrise toute la situation et à cette époque on avait besoin de nationalité congolaise aussi la guerre ethnique existait orientée vers la communauté en question, mais il n’y avait pas le déplacement vers étrangers.
Stupéfait, actuellement cette communauté à de grandes autorités dans le gouvernement et a déjà la nationalité congolaise mais alors c’est l’occasion de se déplacer massivement vers les pays étrangers. C’est inexplicable, quelle est la cause ? La cause est due à l’insuffisance socio-économique et le manque d’information et formation.
Déjà 17 ans des mouvements de déplacement de cette communauté vers les pays étrangers, aucune intervention que ce soit, soit de la part du gouvernement ou des organisations nationales ou internationales ne s’est jamais présentée pour mettre fin ou chercher à remédier ce mouvement de navette de cette dite communauté ; afin de réintégrer la stabilité et une stratégie technique qui pourra faciliter la situation sociale au sein de cette communauté. Or cela s’il y a assistance ou sensibilisation ou plaidoyers, ces gens ne peuvent pas se déplacer si vite et aller subir des multiples souffrances. Il s’agit seulement d’un manque d’information et du plaidoyer qui permettent cela ; et aussi de permettre aux jeunes d’échanger avec les refugiés de leur communauté sur leur rapatriement afin réanimer une stabilité durable dans leur communauté.
Si les acteurs humanitaires découragent le mouvement de Banyamulenge vers l’étranger sous couverture des refugiés, cela est un avantage pour cette population surtout pour le développement de leurs zones respectives et la meilleure éducation de leurs enfants dans le cadre de consolidation de la paix des générations futures. En fin techniquement pour la transformation des idées de la population, il serait impérieux d’implanter une stratégie ou un cadre communautaire d’échange en collaboration avec les associations des droit humains d’origine Banyamulenge pour remédier et mettre fin à cette conception instable de Banyamulenge.
Rodrigue Rukumbuzi est coordonateur de l’ONG Agape Hauts Plateaux asbl.